« Pourquoi Laurence Haïm rejoint Macron », prétend révéler C à vous, jeudi [26 janvier 2017] sur France 5, qui s’enorgueillit de décrocher la première interview de l’ancienne correspondante d’iTélé et de Canal+ aux États-Unis depuis son ralliement au candidat à la présidentielle, dont elle est devenue la porte-parole. Anne-Sophie Lapix lance son invitée : « Vous pensez avoir trouvé une sorte d’Obama à la française. » Il faudrait savoir. La semaine dernière, c’était un « Kennedy à la française ».
« Il a l’énergie d’Obama, Macron, confirme la porte-parole. Il faut pas se tromper. Il a l’énergie, il a la jeunesse, il change les choses, il suscite l’enthousiasme et il essaie de casser des codes, c’est ça qui m’intéresse. » Des choses changées, de l’enthousiasme suscité et des codes cassés… Difficile de ne pas être d’accord. Reste à savoir de quels « choses » et « codes » on parle. « J’avais envie de changer de vie, explique l’ancienne journaliste, passionnée par son nouveau métier. Je travaille avec Emmanuel Macron et avec une équipe formidable, on est en train de casser des codes, c’est formidable ce qui se passe. » Formidable, mais quels codes cassent-ils à longueur de journées ? Celui de l’urbanisme, de la bienséance, de la route, de la concurrence ? Le pénal, le civil, le postal, le forestier ?
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Anne-Sophie Lapix attaque : « Ses meetings sont gigantesques, il se déplace à l’étranger. Qui paye ? » « Les Français de l’étranger », répond la porte-parole à côté. La présentatrice prend un exemple : « Porte de Versailles, qui paye ? » « Moi, j’étais pas Porte de Versailles, je viens d’arriver. » On ne lui pas encore montré les factures. « Ça intrigue, ce déploiement de forces, insiste Anne-Sophie Lapix. Ses locaux sont gigantesques. » « Vastes », nuance Patrick Cohen. « C’est pas vaste, on travaille dans une ambiance sans code, sans convention… » Ah bon ? Ni code du travail ni convention collective ?
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« Il faut faire attention, réagit Laurence Haïm, on est dans du sérieux, il faut vraiment comprendre le phénomène de Macron. Le phénomène de Macron, c’est pas des formules, Macron, il essaie vraiment de changer les choses. » Et de casser les codes. C’est pas des formules.
Déçu par la trahison de Laurence Haïm, j’ai pu me consoler mercredi soir avec la rigueur journalistique et le talent de polémiste toujours intacts de Philippe Val, invité de Nathalie Levy sur BFMTV en tant qu’« ancien directeur de “Charlie Hebdo” ». « Comment vous observez cette polémique Fillon ? », demande la présentatrice. « Quand je vois la violence !, s’indigne le satiriste. Quel que soit le bord politique de François Fillon, c’est pas la question.… Les hommes et les femmes politiques sont des cibles qu’on peut toucher impunément avec une violence ! » Si au moins on les considérait comme des cibles à caresser avec une autorisation… « Il faut vraiment être très courageux pour faire de la politique. »
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« J’ai beaucoup d’admiration pour les gens qui se jettent dans cette histoire. » Sans autre arme que leur sincérité et leurs indemnités. « Et les personnes profondes, intelligentes, n’ont peut-être pas envie de se retrouver dans ce truc-là. » Mais tout le monde n’est pas aussi profond et intelligent que Philippe Val. « Imaginons que Fillon soit innocent, le mal est fait. » Cruelle injustice. Si le recrutement de Laurence Haïm en tant que porte-parole d’Emmanuel Macron ne m’a pas convaincu, celui de Philippe Val par François Fillon me paraît des plus urgents.
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.@ABachelay sur @EmmanuelMacron : "Être de gauche et être de droite, je ne sais pas ce que c'est" #TDInfos pic.twitter.com/IRfuj0smNi
— Public Sénat (@publicsenat) 30 janvier 2017